Martine Vassal dit que notre élection provoquerait la mise sous tutelle financière de notre ville. Une expression populaire dirait « c’est l’hôpital qui se moque de la charité ».
Tout Marseille a suivi les manquements de cette municipalité. Avec des images chocs, notamment une Une de Libération sur les écoles marseillaises qualifiées de « honte de la république ». Nous pourrions parler du Partenariat public privé prévu pour rénover les écoles et qui représentait pour le juge administratif un gouffre financier.
Nous préférons ici reprendre les données du rapport de la Chambre Régionale des Comptes de 2019, peu connue pour ses positions « gauchisante », des chiffres publiés par l’Institut Montaigne et du programme de Martine Vassal.
Le rapport de la Chambre Régionale des Comptes (CRC) est accablant pour la gestion de la mairie sortante (à lire plus bas). Les Marseillais paient trop d’impôts depuis des années, alors que la ville s’effondre. Pour un logement et un foyer identiques, un Grenoblois paiera 800€ de taxe d’habitation, un Lyonnais 960, un Niçois 1 100. Et un Marseillais … 1 400.
Un budget comporte deux types de dépense. Les investissements, qui permettent de préparer l’avenir : créer des écoles, des bibliothèques, entretenir… Il y a également les dépenses de fonctionnement, qui correspondent à ce que la Mairie verse au quotidien afin de payer les agents, les locaux : ce sont les dépenses qui permettent de faire fonctionner les services de la ville.
Depuis 2007, les investissements ont été divisés de plus de la moitié. Cette municipalité qui fait payer des impôts astronomiques aux Marseillais, n’en fait strictement rien. Toutefois, à l’approche des élections, on observe une augmentation des dépenses. Nous le constatons tous, notre ville est en travaux de partout. Ces dépenses baissent de nouveau une fois qu’elles sont passées. Un tel cycle de dépenses interroge : le but est-il de créer une ville pour les habitants, ou une ville de vitrine juste avant le vote ?
À l’inverse, les dépenses de fonctionnement ont explosé : elles ont augmenté 5 fois plus vite que l’inflation. Mais cette augmentation des dépenses n’a pas servi à améliorer les conditions de travail, loin de là. Un exemple : dans le service urbanisme, pour gérer les 14 millions fléchés par l’État pour le logement dans l’hyper-centre, la mairie n’a donné que deux agents … L’argent des citoyens est dépensé dans l’incurie depuis 25 ans. Non seulement les Marseillais paient plus chers que dans toutes les autres grandes villes, mais en plus, les habitants des quartiers pauvres paient plus chers que ceux des quartiers riches.
Et avec ça, aucune mise sous tutelle de la part de l’État…
Et malgré l’état des finances très précaires de notre cité, le projet de Martine Vassal est loin d’être économe, nous ne parlerons pas des projets pharaoniques de la droite qui ne sont que des effets d’annonce pour les élections et qui ne voient jamais le jour : le funiculaire de Notre dame de la Garde, le transbordeur sur le Vieux-port ou encore la piscine de mer de Martine Vassal.
Son projet s’élève à 9,5 milliards d’euro, alors la dette est déjà deux fois plus élevée que dans les communes comparables. À Marseille, elle s’élève à 2 023€ par habitant, contre 1 139€ pour les villes comparables. Les frais financiers qui résultent de cette dette sont énormes : ils sont supérieurs au cumul des frais financiers dont doivent s’acquitter Lyon, Montpellier, Toulouse, Nice, Lille et Nantes.
La charge de la dette représente déjà 15,5 % des dépenses, devant la sécurité et la salubrité, qui sont pourtant au cœur du programme de la candidate des Républicains.
Une mesure phare du programme de madame Vassal est de tripler le nombre de policiers municipaux quand bien même l’équipe municipale de Jean-Claude Gaudin n’a déjà pas réussi à doubler les effectifs malgré ses engagements… Selon l’équipe de Mme Vassal, cela coûterait 270 millions d’euros, plus de 70 millions de plus de cette estimation selon l’Institut Montaigne (pourtant bien à droite de l’échiquier). Un tel recrutement est tout bonnement impossible en un seul mandat.
En résumé, le projet de l’équipe de Mme Vassal double le budget municipal. Alors explosion des taxes, ou mensonge généralisé sur son projet ?
La droite sortante nous laisse un bilan financier tout bonnement catastrophique. Mais nous sommes prêts. Nous affronterons le retard que la municipalité a pris afin de rendre notre ville à ses habitants.
Nous ferons un audit financier afin d’avoir un état clair de nos finances et prévoir le budget précisément.
Les finances de la ville seront priorisées : priorité aux écoles qui s’écroulent sur nos enfants, aux transports et aux services publics. Pour financer notre programme, nous ne croyons pas à une réponse préfabriquée, mais nous utiliserons tous les outils budgétaires et financiers. Il faudra évidemment réaliser des économies, optimiser les dépenses, mais aussi renégocier la dette : parce que notre ville emprunte à des taux très élevés, par exemple 4 % chez Natixis (alors que les taux d’intérêts des villes comparables sont de 1,80 % en moyenne).
Nous irons voir l’Europe, l’État, la Région, le département pour permettre à Marseille de rattraper son retard.
Il sera toujours nécessaire d’emprunter raisonnablement, notamment auprès de la Banque Européenne d’Investissement, de la Caisses des Dépôts, mais aussi auprès des marchés grâce aux émissions obligataires.
Nous ne prévoyons pas d’augmenter les impôts locaux, mais pour faire des économies il est urgent d’engager une restructuration de la dette de Marseille, comme le recommande la CRC.
Le redéploiement des finances de la Ville permettra de répondre efficacement aux urgences. Nos mesures sont celles du pragmatisme. Rendre la ville aux Marseillaises et Marseillais, c’est notre seul objectif. Pour cela il faut des services publics qui fonctionnent et répondre présent quand il s’agit d’assumer nos compétences en tant que Mairie.
Marseille a pris du retard, mais au Printemps Marseillais nous voulons en faire une opportunité. Cela nous permettra d’éviter toutes les erreurs qui ont pu être commises et de répondre aux urgences environnementales et climatiques.