Cher Monsieur Manna, chers membres du syndicat Alliance,
Tout d’abord, nous tenions à vous remercier de votre interpellation, tout à fait légitime en cette période électorale.
Comme vous le savez, la Police nationale ne dépend pas de la Mairie. Les agents de la Police nationale sont en nombre notoirement insuffisant à Marseille, et la baisse d’effectifs que vous évoquez dans votre courrier n’a fait qu’aggraver une situation déjà précaire. Nous souhaitons rapidement interpeller l’État et exiger l’affection du nombre nécessaire de policiers nationaux, afin que vous puissiez
exercer les missions qui sont les vôtres dans les meilleures conditions possibles.
La convention entre les Polices municipales et nationales n’a pas fait l’objet de débat en conseil municipal. De même, la sécurité n’est pas débattue avec les Marseillais. Nous souhaitons co-construire la politique de sécurité avec les citoyens et les agents qui travaillent tous les jours (policiers nationaux et municipaux, travailleurs sociaux, associations, services techniques, etc.).
La sécurité dans les transports est un véritable problème : nous souhaitons que tous les Marseillais, et notamment les Marseillaises, puissent se déplacer en toute sérénité. Pour cela, nous prévoyons de déployer progressivement une unité de police des transports, en partenariat avec la RTM et la Préfecture de Police.
Les dispositifs de vidéo protection sont très coûteux, tant en termes d’installation et de matériel qu’en termes de personnel mobilisé afin qu’ils soient efficaces. Suite à la publication de quatre études nationales successives qui les montrent inefficaces, nous mettrons en œuvre un moratoire, afin de réfléchir avec les acteurs et les citoyens sur l’avenir de cette technologie.
En ce qui concerne votre inquiétude légitime sur les rapports entre la population et les forces de l’ordre, Si ce n’est pas la compétence d’une municipalité que de se questionner et d’agir sur
les doctrines de maintien de l’ordre par la police nationale. Nous n’avons fait aucune déclaration à ce propos mais souhaitons que les rapports entre la Police et la population soient les plus harmonieux. Une ville apaisée c’est une ville qui est marquée par un respect mutuel entre les fonctionnaires et la population.
Le bilan que l’on peut dresser de la municipalité sortante est sans appel : la course à l’armement des policiers municipaux ne saurait cacher l’absence totale de stratégie globale pour permettre de faire baisser le niveau de violence dans la ville. Au contraire, l’abandon de certains quartiers a contribué à éroder la confiance de leurs habitants dans le pacte républicain.
Penser une politique de la sécurité à Marseille, c’est bien sûr donner une vision de ce que doivent être les missions de la police municipale, mais c’est également penser, de manière plus large, comment les outils dont dispose la municipalité peuvent être employés pour sensibiliser, éduquer, et corriger les incivilités.
La police municipale doit être recentrée sur sa fonction première : assurer une présence quotidienne, proche des citoyens, de manière à être identifiable et respectée par la population. Elle ne doit pas se substituer à la police nationale, mais bien agir en complément.
En espérant avoir répondu à vos interrogations, nous restons bien évidemment à votre disposition,
Bien à vous,
Le Printemps Marseillais
auprès du syndicat Alliance