Réponse du Printemps Marseillais et de sa candidate Michèle Rubirola à Hôtel du Nord, association culturelle

Le Printemps Marseillais est particulièrement attaché à la défense des Droits culturels, qui sont à la base de notre programme culturel. Nous voulons que chaque Marseillais ait accès au livre, à l’enseignement et à la pratique artistique, et voulons ouvrir des bibliothèques et des Maisons des cultures partout où cet accès lui est, aujourd’hui, refusé.

Mais nous savons que cet accès ne suffit pas : nous ne concevons pas la culture comme une oeuvre venue d’en haut, dispensée par ceux qui savent, mais comme une matière vivante qui s’élabore par le récit et le patrimoine de tous, matériel et immatériel, commun et particulier, naturel et bâti, vernaculaire et artistique.

Nous connaissons le travail d’Hôtel du Nord, son attention au patrimoine caché, sa façon de redonner
de l’éclat et du sens aux trésors architecturaux et historiques de quartiers perçus comme des territoires
sans intérêt culturel. Nous connaissons également le travail que Manifesta a commencé d’initier sur
les Archives Invisibles, en commençant à Belsunce par la mémoire de Louise Michel et des chibanis.
Pour nous, ces récits manquants, ce patrimoine caché, ne demandent qu’à se découvrir et s’exprimer,
avec urgence, pour qu’enfin Marseille devienne une ville…

Car la réalité de Marseille, ce n’est pas le Puy du Fou provençal. Ce sont les strates de populations qui sont venues vivre ici, souvent parce qu’elles fuyaient l’oppression et la misère, parfois, rarement, par choix. Cette ville, cette histoire, reste à construire, par un travail sur les archives invisibles et le patrimoine caché et par le recueil des récits manquants qui font de Marseille une ville monde, sans cesse mouvante, et sans cesse maltraitée.

Pour nous il s’agit d’une urgence : les Marseillais ont besoin de retrouver le lien avec la vie culturelle, pas celle du divertissement ou du vu à la télé, mais celle des arts et des récits partagés. Nous devons retrouver la mémoire et retracer les généalogies des Italiens, des Arméniens, des Juifs, des Pieds-noirs, des Algériens, des Vietnamiens, des Africains, des Comoriens… qui sont venus successivement vivre à Marseille, fuyant la misère, le nazisme ou les guerres de décolonisation. Et nous voulons aussi donner toute leur place à la culture vivante de ceux qui, aujourd’hui, à partir de ces histoires singulières, proposent des formes nouvelles.

Evidemment, en ce sens, nous nous engageons à respecter la Convention de Faro et, au-delà, à favoriser les actions culturelles et artistiques qui permettront la mise au jour de toutes les « archives invisibles » et de tous les récits manquants.

Bien sincèrement,

Michèle Rubirola, pour Le Printemps Marseillais

HotelDuNord

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