Suite à la diffusion du Pacte pour la Transition, le Réseau Action Climat publie un décryptage des programmes des candidat.e.s aux élections municipales. Focalisée sur les dix villes françaises issues des métropoles les plus émettrices de gaz à effet de serre, cette analyse passe au crible les programmes au regard de dix mesures clés pour lutter contre le dérèglement climatique.
Le Printemps Marseillais a répondu à cette sollicitation
Des zones à faibles émissions
Le Printemps Marseillais ne prévoit pas de zone à faibles émissions dans l’immédiat mais souhaite en construire une de fait avec l’augmentation des modes de transports collectifs et alternatifs à la voiture.
Pourquoi ? Parce que nous privilégions d’abord l’alternative à la voiture. C’est ce que prévoit notre programme, avec la création de parc-relais et l’augmentation de places pour les voitures en entrée de ville en s’appuyant sur le renforcement et le développement des transports en commun et de la mobilité douce.
Par ailleurs, nous prévoyons un vrai plan d’entretien de la voirie, un plan piéton et la libération des trottoirs pour favoriser et sécuriser les déplacements à pied, et ceux des personnes à mobilité réduite.
Enfin, nous souhaitons un plan de logistique urbaine limitant la circulation des camions en ville.
Un plan vélo
Le Printemps Marseillais prévoit un large plan vélo, avec pour objectif une ville 100% cyclable.
Pour cela, nous mettrons en place des mesures de police municipale (tel que la généralisation des 30km/h en ville), la location de vélo à l’année et un développement de l’offre de courte durée.
Nous développerons aussi des « vélos écoles » en ciblant les quartiers prioritaires, et dédiés à l’apprentissage de la mobilité à vélo et des modules de mécanique vélo.
Un renforcement des transports en commun
Un chiffre doit montrer notre volonté : aucun Marseillais à plus de 15 minutes d’un transport en commun express et structurant (métro, tramway, bus express, gares sncf).
Nous doublerons l’offre de transports en public d’ici à la fin du mandat. Nous construirons 5 stations de métro sur les axes nord, sud et est de la ville, renforceront le service en site propre et augmenteront les fréquences des TC. Nous proposons un véritable plan de développement des transports collectifs, les seuls à mêmes de diminuer la part modale de la voiture.
Enfin, nous avons l’objectif de créer une offre de « métro des mers » : non pas sous la mer, trop coûteux, mais en développant l’offre de batobus.
Pour inciter à l’utilisation des transports publics, nous reverrons la tarification pour tendre vers la gratuité des transports publics, pour les plus fragiles dans un premier temps.
Un plan rénovation thermique
Le programme du Printemps Marseillais propose un plan rénovation thermique dans le cadre de sa lutte contre le logement indigne et le logement précaire.
Nous avons la volonté d’éradiquer l’habitat indigne, de développer le logement social dans des habitations rénovées, en commençant par le patrimoine foncier qui appartient à la Ville et qui sera confié à des bailleurs. Ainsi nous voulons loger 30 000 marseillais sur la mandature.
Un plan énergies renouvelables
Le programme du Printemps Marseillais propose un plan énergies renouvelables, en agissant en premier lieu sur les bâtiments publics (écoles, mairies…). Par ailleurs, nous prévoyons d’utiliser un fournisseur d’énergie verte pour l’éclairage et les bâtiments publics.
Nous pourrons utiliser des éclairages publics à détection de présence qui nous permettront de maitriser la consommation d’énergie et de garder des rues sécurisantes, notamment pour les femmes.
Un plan alimentation / agriculture
Nous prévoyons un programme d’agriculture urbaine en utilisant le foncier municipal, en lien avec le développement d’une cantine 100% bio. Nous allons construire une solution alternative à la nourriture de la Sodexo avec un grand plan de sortie du monopole.
Notre plan d’agriculture urbaine insiste sur plusieurs axes :
- Penser l’espace public, en développant les zones vertes et en stoppant la bétonisation, dans les écoles, sur les toits…
- Fournir les habitants, en prenant en compte les conditions de ressources financières, c’est à dire permettre aux plus précaires d’accéder à une nourriture saine (cantine, fourniture de produits bio avec tarification adaptée).
- Favoriser une économie solidaire, en favorisant des emplois durables et d’insertion.
Un moratoire sur les grandes surfaces
Le Printemps Marseillais compte mettre en place un moratoire sur les grandes surfaces pour favoriser les commerces de proximité, l’artisanat.
Limiter les écrans publicitaires dans l’espace public
Si le programme du Printemps Marseillais n’a rien inscrit à ce sujet, la question reste ouverte et des réponses concrète peuvent être envisageable à moyen terme.
Le Printemps marseillais recherchera des solutions éthiques de ressources de financements pour son action publique en favorisant en premier lieu une solidarité nationale en faveur des projets nécessaires pour la Ville, notamment d’infrastructure.
Parallèlement, nous souhaitons privilégier la promotion d’événements culturels plutôt que l’offre commerciale au sein du réseau de transports collectifs.
Des solutions concernant le tri
Le Printemps Marseillais propose un grand plan de tri en augmentant les containers, les tournées, le compost et la sensibilisation des Marseillais, avec une action très spécifique en direction des commerçants.
Nous estimons que les métiers du nettoyage et de la collecte sont des métiers d’avenir destinés à accueillir des personnels de plus en plus qualifiés. Il faudra bâtir, en concertation avec eux, l’offre de formation qui leur permettra d’y participer pleinement.
NOTES SUPPLEMENTAIRES
- Résolument écologiste, le Printemps Marseillais s’engage face aux pollutions liées à l’activité maritime :
– contrôle accru des pollutions de l’air d’origine maritime, en partenariat avec l’ARS (contrôle sanitaire) et adoption de mesures d’urgence en cas de dépassement avéré des seuils acceptables
– développement accéléré des branchements électriques des bateaux et de leurs sources d’alimentation en électricité et développement du GNL, bien moins polluant.
– taxation des compagnies de croisières
– développement des projets d’aquaculture sur les bords de mer sur le modèle de la ferme aquacole Bio du Frioul par exemple.
– renforcement des contrôles sur la qualité de l’eau et de la pollution marine
- L’eau est un des biens communs que le Printemps Marseillais souhaite valoriser particulièrement.
Il est nécessaire de penser l’économie bleue dans notre ville pour nous adapter aux bouleversements climatiques de plus en plus sévères. La ville a besoin d’une véritable maîtrise publique démocratique des biens communs insubstituables que sont l’eau et l’air.
– mise en place des systèmes de gestion des eaux de pluies dans l’espace public, de zones humides et de plans d’eau
– désimperméabilisation des sols urbains selon le principe « pour 1 m² de surface imperméable, 1,5 m² de surface d’infiltration », en commençant par les trottoirs et les zones piétonnes.
– Pour les constructions neuves ou rénovées, modification du le PLUI en imposant que tous les projets intègrent des systèmes de récupération des eaux pluviales des toitures (citernes…) ainsi que de les végétaliser, pour ralentir les écoulements dans les réseaux, et des espaces humides dans la conception paysagère.
Remettre l’eau entre les mains des citoyens :
Le Printemps marseillais, comme dans tous les autres domaines, s’engage à remettre la gestion de l’eau entre les mains des usagers et des élus.
Nous souhaitons créer des institutions démocratiques municipales et métropolitaines : dans chaque quartier, nous constituerons des instances participatives. Elles associeront des élus, le personnel municipal, des associations et les habitants volontaires. Dans la perspective de mettre fin à des délégations de service public confiées à Veolia et à Suez nous préparerons la construction des régies publiques de l’eau et de l’assainissement partout dans la métropole, en développant leurs synergies et leur coopération.
Nous impliquerons les usagers et le personnel dans la gestion institutionnelle et écologique de l’eau, en leur donnant voix délibérative dans les conseils d’administration de ces régies à personnalité morale et autonomie financière et en procédant à des modes de désignation démocratiques des usagers.
Nous ferons baisser le prix de l’eau, améliorerons le rendement du réseau et ferons baisser les prélèvements de la ressource.