Notre Programme

Marseille, ville attractive

En vertu de la loi, la ville de Marseille n’a quasiment pas de compétence en matière de développement économique. C’est la Métropole qui dispose des leviers les plus importants dans ce domaine, avec la Région, chargée de définir les grandes orientations, les filières prioritaires et les instruments d’intervention.

Cependant les conseillers métropolitains, élus par les marseillaises et les marseillais par fléchage lors du scrutin municipal, représentent 45 % des voix à la Métropole. Il est donc essentiel que sur les principaux enjeux métropolitains, les grandes orientations politiques soient proposées aux électeurs, dans une vision globale des dynamiques économiques sur tout le territoire de la métropole, dont la ville bénéficie, et auxquelles Marseille contribue directement.

Pour autant, l’ambition de la Ville, dont le budget dépasse le milliard d’euros, et les choix politiques du conseil municipal dans de nombreux domaines, peuvent peser de façon considérable sur l’économie et la création d’emplois.

La vision du Printemps marseillais pour la seconde ville de France est claire : les politiques mises en œuvre depuis 25 ans ont aggravé les inégalités, singulièrement à Marseille. Un quart des habitants de Marseille connaît la pauvreté, et l’accès à l’emploi est plus difficile que dans la plupart des autres métropoles. C’est le premier combat à mener. La création de richesse doit profiter à tous, et tous doivent pouvoir y contribuer. Les premières actions devront cibler en priorité les jeunes, les seniors et les femmes, pour qui l’accès à l’emploi est encore plus contraint.

La responsabilité sociale et environnementale des entreprises, le soutien aux acteurs de l’économie sociale et solidaire sont des orientations fortes. Mais avant tout, la ville a un devoir d’exemplarité, en exerçant elle-même cette double exigence sociale et environnementale : elle devra intégrer beaucoup plus fortement ces critères dans les marchés publics qu’elle passe pour la construction et l’entretien des écoles et des compétences propres qu’elle exerce, et en luttant résolument contre toutes les formes de corruption. Ces marchés publics représentent chaque année plusieurs centaines de millions d’euros.

Plusieurs grands « objets » métropolitains constituent les locomotives de l’économie locale. Leur impact et leur rayonnement sont souvent régionaux, voire nationaux, ou même internationaux : l’université d’Aix-Marseille, les nombreux sites de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille, le grand port maritime de Marseille-Fos, l’aéroport Marseille-Provence et le technocentre Henri-Fabre sur l’Etang de Berre, la base aérienne d’Istres, les sites dédiés à l’électronique de Rousset et de la vallée de l’Huveaune, qui est par ailleurs un pôle industriel fort, mais aussi le site logistique de CléSud à Miramas-Grans et le stade d’athlétisme à Miramas, le Grand Théâtre de Provence à Aix.

Au cœur de la Métropole, le Nord de Marseille, du 13e au 16e arrondissement, concentre 4 500 entreprises et 85 000 emplois. Directement connectées aux bassins Est du GPMM, ces entreprises peuvent fortement contribuer à créer des emplois très diversifiés. Marseille Nord a un taux de chômage de 7 points supérieur au taux de chômage métropolitain (et ce malgré la baisse des chiffres du chômage à Marseille), dont 2 points liés aux difficultés liées aux transports.

L’industrie autour de Berre, Martigues et Fos, adossée aux bassins Ouest du GPMM, draine une grande partie des emplois de l’Ouest métropolitain. La Métropole devra accompagner ces industries vers une mutation nécessaire au vu des enjeux écologiques et de changement climatique : transition et mutualisation des énergies, innovation, synergies, écologie industrielle. L’expérimentation en cours menée par le projet PIICTO sur Fos, constitue un modèle à développer.

Plusieurs points de tensions très fortes marquent l’actualité économique et sociale, dont la ville de Marseille ne peut se désintéresser : l’enjeu de la fermeture de la Centrale de Gardanne, avec plus de 100 emplois directs menacés à court terme, et celui d’Alteo – plus de 400 emplois, doivent trouver une issue rapide, pour les familles concernées, et pour le rayonnement du territoire. Une mobilisation s’est amorcée, l’État a pris l’initiative de lancer un « projet de territoire », outil contractuel partenarial mobilisant toutes les énergies pour maintenir ces outils industriels, et diminuer de manière drastique leur impact sur l’environnement et la santé publique. Ce dossier sera l’une des priorités majeures de la nouvelle équipe en charge de la Métropole, pour aboutir à l’été 2020 à une solution concertée et acceptable par tous.

Il faut continuer à soutenir et développer ces locomotives, car elles emploient des dizaines de milliers de personnes, dans le secteur public comme dans le secteur privé. Mais elle ne doivent pas masquer la réalité de ce territoire : 95 % des entreprises marseillaises ont moins de 10 salarié-e-s. Ils et elles sont aussi des dizaines de milliers. La vocation industrielle et tertiaire de la ville comme de la Métropole doivent être réaffirmées, mais leur développement doit intégrer les normes sociales et environnementales du XXIè siècle. Les créations d’emplois doivent être repensées pour bénéficier aux habitants : il manque 60 000 emplois sur ce territoire, par rapport aux autres grandes métropoles.

Commerçants, artisans, indépendants : ils doivent être au cœur du projet municipal. L’aménagement du centre-ville doit être repensé pour eux et avec eux. Un coup d’arrêt doit être mis au développement inconsidéré des zones commerciales, dans la ville et autour de la ville. Le tourisme doit être repensé : la fuite en avant vers toujours plus de croisiéristes doit s’arrêter dès le lendemain de l’élection. Pour autant, le rayonnement international de Marseille doit rester une priorité absolue, non pas face au Maghreb et à l’Afrique, mais avec eux, et bien au-delà. Marseille depuis sa création se nourrit des échanges avec le monde entier, son identité en est profondément pétrie. Elle doit cultiver cette ouverture chaque jour, par tous les moyens, dans tous les secteurs de son économie.

Le Printemps marseillais fait le pari qu’un développement économique plus juste, plus équitable, plus respectueux des femmes, des hommes, et de l’environnement, est la clé pour faire reculer la pauvreté, et rendre véritablement attractive la seconde métropole française, au cœur de la Méditerranée.

A.Réduire la pauvreté en créant plus d’emplois locaux grâce aux clauses environnementales et sociales des marchés publics, et réduire la fracture Nord-Sud

Propositions relevant de la compétence de la Métropole.

Tous les investissements publics de la Ville et de la Métropole, mais aussi des grands opérateurs publics (l’Université, le Grand Port Maritime, les Hôpitaux…) doivent être repensés, en intégrant massivement les clauses environnementales et d’insertion que prévoit le code des marchés publics : réfection des bâtiments publics, des écoles, des logements, des réseaux de voirie et d’assainissement, et plus largement toutes les opérations de rénovation ou de réhabilitation de l’espace public et des espaces verts, tous secteurs doivent progressivement modifier les cahiers des charges des commandes publiques, afin d’aller vers un territoire favorisant plus d’égalité, de mixité et de cohésion sociales. Les bailleurs sociaux – au premier rang desquels Marseille Habitat et CDC-Habitat – ainsi que le secteur privé, comme plusieurs grands donneurs d’ordre ont déjà commencé à le faire, doivent aussi y contribuer. Pour la Ville, les 180 M€ annuels de commande publique formeront le premier levier de cette action.

Un grand plan de rénovation des écoles, alternatif au PPP annulé, favorisera systématiquement, dans le respect du droit de la concurrence, les entreprises et groupements d’entreprises locaux. L’allotissement des marchés publics pourra être utilisé en ce sens. En tant que maître d’ouvrage, la Ville portera une attention particulière aux sous-traitants des attributaires des marchés, dans le cadre des clauses sociales prévues par le code de la commande publique. Un programme de renforcement des capacités des TPE et PME locales, ou des artisans individuels, à répondre aux marchés publics en tant que mandataires, co-traitants ou sous-traitants, sera instauré, en lien avec le conseil régional et la métropole, par le biais d’un soutien aux organismes de formation, de portage salarial, et à toutes les formes de coopératives. Le recours au chantiers d’insertion sera soutenu. Les PME ont en effet une plus grande souplesse et capacité à s’adapter aux nouveaux marchés, et surtout à créer de l’emploi. Un appui via la CCI-AMP peut être trouvé pour les accompagner vers ces réponses, à travers le « Metropolitain Business Act » (action portée par la CCI qui permet aux grands donneurs d’ordre publics et privés de connaitre les compétences des PME locales et de flécher vers elles leur appels d’offre, mais aussi de former ces PME à des réponses adaptées et groupées).

Ces mêmes investissements publics doivent être revus dans une logique d’aménagement du territoire équilibré entre le Nord et le Sud, et pensés en vue de favoriser la création de lien social, et la prise en compte des problématiques spécifiques des femmes dans l’espace public, ainsi que de toutes les personnes souffrant de handicap. Dans les services publics, l’enseignement supérieur, la recherche, les logements étudiants, les lieux de formation etc., et plus généralement lors du renouvellement ou de la création des équipements publics, tous les cofinancements apportés par la Ville et la Métropole, lorsqu’elles ne seront pas maître d’ouvrage, seront conditionnés à l’intégration de ces clauses, et à la prise en compte de ces enjeux. S’agissant des quartiers périphériques de la ville, trop souvent oubliés, au Nord comme au Sud, le calendrier de réalisation des projets déjà engagés et planifiés à moyen et long terme, sera revu, dans la perspective de ce rééquilibrage.

La rénovation thermique des bâtiments publics et tous les investissements en faveur de l’écologie et des bâtiments durables constituent une source majeure de création d’emplois non délocalisables, et sont autant d’occasions de montée en qualification pour tous les métiers de ce secteur. Le soutien de l’État sera mobilisé, par la réponse systématique aux appels à projets de l’ADEME, du Programme des Investissements d’Avenir, et les demandes de subvention, qui peuvent aller jusqu’à 80 % des dépenses engagées, auprès de l’État, au titre de la dotation de soutien à l’investissement local, qui peut apporter à elle seule 1,5 M€ par an à la Ville, soit près de 10 M€ sur la durée du mandat.

La Ville proposera à l’État et au Conseil départemental de mettre en œuvre ces mesures d’isolation et de rénovation thermique dans les bâtiments et monuments historiques dont ils ont la charge – comme la préfecture : la Ville, mais aussi tous les pouvoirs publics, conformément à l’esprit de l’Accord de Paris sur l’adaptation au changement climatique, ont un devoir d’exemplarité au regard des contraintes imposées aux particuliers et au secteur privé. Les apprentis de l’association Actavista, qui rénove depuis 10 ans le fort d’Entrecasteaux, en se formant aux techniques les plus exigeantes d’intervention sur les bâtiments historiques, pourront être mobilisés à cet effet, avec le concours du service des architectes et bâtiments de France. Cette approche doit permettre des économies de fonctionnement pour toutes les administrations de la ville, et une réduction de la consommation d’énergie.

De même, pour les équipements les plus importants, financés ou cofinancés par la Ville et la Métropole, les conventions de cofinancement intégreront l’obligation de la consultation des citoyens, des riverains, et des usagers, en amont de la conception des projets.

La transition écologique est identifiée comme la source de 10 000 emplois non délocalisables dans l’économie productive, le renouvellement urbain, la transition énergétique et les écoindustries à créer en unissant les efforts des secteurs public, privé et de l’économie sociale et solidaire, pour faire de Marseille le laboratoire d’un nouveau mode de développement industriel, urbain, écologique. Il faut rappeler aussi que les difficultés de transport à Marseille coûtent selon les études un à deux points de chômage. Les propositions d’amélioration des réseaux de transport, singulièrement dans tous les quartiers éloignés du centre-ville, se traduiront donc par une baisse du chômage mieux répartie dans tous les arrondissements.

Une conférence permanente pour l’emploi sera installée. La conférence mobilisera, en associant les pouvoirs publics, les organismes de formation et les entreprises autour de secteurs clés pour Marseille (Pôle Emploi, Cap Emploi, CARIF / OREF, entreprises d’insertion, APEC, Mission locale, service FSE de la Région etc.) permettant de développer l’offre des métiers accessibles aux jeunes, aux femmes notamment, et aux artisans et salariés déjà en situation d’emploi, de monter en qualifications : énergie et bâtiment durables, services à l’environnement, santé, alimentation (avec un renouveau de l’agroalimentaire à inventer, selon les principes des circuits courts et de la production locale, y compris urbaine), culture, mobilité et logistique urbaine, tourisme écoresponsable, rattrapage du retard dans le numérique et la fibre : ce seront les premiers secteurs ciblés. L’étude sur les métiers en tension produite par l’Observatoire régional des métiers offrira un outil fondamental pour orienter les premiers travaux de cette conférence permanente. Cette conférence sera financée notamment avec les crédits du Fonds Social Européen. Un élu délégué en portera la responsabilité, et répondra régulièrement de son action devant le conseil municipal. Un conseil municipal extraordinaire sera consacré à l’emploi une fois par an.

Une Agence pour le développement local, l’inclusion et la transition écologique des PME sera créée, et sera adossée à une délégation spécifique confiée à un ou une conseiller municipal. Elle serait aussi en charge de la prévention des risques socio-économiques et environnementaux : fermetures d’entreprises, délocalisations, risques liés au changement climatique, à l’élévation du niveau de la mer etc. Son rôle serait notamment de construire en continu la vision économique de la Ville et de la Métropole dans une logique partenariale et participative, sur le modèle de la mobilisation contre les PPP ou le processus de dialogue Ville-Port, associant les syndicats, les acteurs économiques (clusters, associations d’entreprises), institutionnels, les associations de défense de l’environnement, et les habitants. Son mandat comprendrait la 23 Programme du Printemps Marseillais réduction systématique du sous-emploi des femmes par rapport aux hommes, et la double question de l’insertion professionnelle des jeunes et des seniors.

Parmi les actions concrètes de cette agence, le Printemps marseillais prévoit de :

  • Etablir un plan de relance de l’économie urbaine productive durable pour relancer l’emploi.
  • Créer un « Bureau des Solutions » de la Ville, en transformant la Maison De l’Emploi en une agence d’innovation sociale, et engager une démarche territoriale d’innovation.
  • Soutenir l’innovation par des appels à projets : le Cloitre, Coco Velten, le Carburateur (ou de postuler à ceux de l’Etat : Plan grande pauvreté, Territoire zéro chômeur longue durée).
  • Impulser et porter une action d’envergure de promotion du Label Empl’itude, reconnu en France.
  • Travailler avec les grandes entreprises marseillaises sur la relocalisation (en tout ou partie) d’activités ou de fonctions ayant fait l’objet de délocalisation, en remobilisant la chaîne des sous-traitants.
  • Investir dans le foncier économique (friches industrielles, requalification des zones d’activité, hôtels d’entreprises, etc.).
  • Conforter et réhabiliter les espaces productifs urbains, tout en veillant à assurer un double rééquilibrage activités/logements et économie productive / économie résidentielle
  • Ouvrir un centre d’accueil municipal pour les migrants et les sansabris de la ville (sur le modèle du programme «Hope» de l’AFPA à Istres).
  • Développer le tourisme social et participatif (déjà initié par la coopérative d’habitants Hôtel du Nord, et la fédération Léo Lagrange), dans l’esprit de l’éducation populaire.
  • Repenser la filière de l’économie circulaire, et du traitement des déchets, comme un enjeu d’innovation et de développement économique durable, créatrice d’emplois non délocalisables. Des ressourceries, comme Euroméditerranée projette déjà de le faire, et des ateliers partagés de réparation seront installés progressivement dans toute la ville, avec l’appui du secteur associatif. Le modèle d’Ici Marseille, à proximité du marché aux cuces, qui permet d’offrir à des artisans des locaux partagés à coût très réduit, sera rédupliqué. La halle alimentaire du marché aux puces sera maintenue et confortée.
  • Instaurer un crédit métropolitain pour les TPE en mobilisant les instruments de la micro-finance.

Dans la même logique d’aménagement du territoire plus équilibré de toute la commune, un grand projet d’aménagement de Marseille Nord (GPAN) sera développé, incluant les grands pôles économiques de Marseille Nord (hôpital Nord, Grand littoral, Arnavant, La Cabucelle, GPMM, zones franches Mourepiane/Barnier et Canet…). Au Cap Pinède, un grand équipement public, incluant par exemple une grande piscine offrant une vue sur la mer, devra être défini en concertation avec Euroméditerranée et les habitants. Le GPAN sera mandaté pour concevoir la Corniche des quartiers Nord, qui sera un élément fort du rééquilibrage de la ville en termes de cadre de vie, structuré notamment par une piste cyclable sécurisée.
Sur le modèle du Projet Partenarial d’Aménagement (PPA), mis en place sur le centre-ville de Marseille conformément aux dispositions de la nouvelle Loi ELAN, ce plan combinera développement économique, mobilité, inclusion, réhabilitation urbaine et de l’habitat, équipements, paysage, écologie, culture, etc…afin de constituer un nouveau pôle d’équilibre au Nord d’Euroméditerranée, au PPA du centre-ville et aux différents projets réalisés ou en cours dans le Sud de Marseille (du stade Vélodrome au projet de campus pour start-up de la santé autour de l’hôpital Sainte-Marguerite par exemple).

Un pôle d’équilibre comparable à l’Est de Marseille, sur la vallée de l’Huveaune, sera également proposé afin de valoriser un secteur qui constitue une autre grande porte d’entrée de Marseille, riche de son patrimoine industriel et écologique. Les modalités de ces projets de développement du territoire seront élaborés avec les principaux partenaires de la Métropole, l’État, au plan local et national, etc. Le support juridique de ces 2 projets complémentaires existe déjà, puisque les statuts de la SPLAIN (société publique locale) qui porte le PPA du centre-ville, créée en janvier 2020, lui permettent d’intervenir sur l’ensemble du territoire métropolitain.
Cette faculté pour la SPLAIN d’intervenir bien au-delà du centreville de Marseille, devra être mobilisée partout sur le territoire de la Métropole où de vastes enjeux comparables doivent être traités, dans une logique intégrée – et particulièrement sur le pourtour de l’Etang de Berre.

Concernant le stade Vélodrome, les conditions de sa réalisation et de sa gestion ont été clairement dénoncées par la Chambre régionale des comptes dans son récent rapport. La Ville ne peut pas supporter sans réagir les conditions d’une négociation très défavorable, qui empêche toute marge de manœuvre financière. Les marseillaises et les marseillais n’ont pas à payer de leurs impôts les choix d’une majorité qui les a mis devant le fait accompli. Les conditions juridiques et financières d’un transfert ou d’une cession à une structure publique seront étudiées en détail dès le début du mandat. Le stade fait partie du patrimoine historique de cette ville, et il en est le coeur battant. Ce patrimoine ne saurait être bradé, mais il ne doit pas contraindre la Ville à renoncer à ses obligations premières, de construire, de rénover, et d’entretenir dans tous les quartiers des écoles décentes, des bibliothèques, des piscines, et bien sûr, des terrains de football.

Le Fonds pour l’Innovation Marseille-Provence sera relancé et élargi à toute la Métropole. Sur le principe d’une mobilisation public-privé exemplaire pour financer le développement de jeunes pousses, en conditionnant les financements à la création effective d’emplois, ce fonds a permis, dans le cadre du plan local de redynamisation, de mobiliser près de 14 M€ à parité de fonds publics et privés entre 2012 et 2017, pour créer 800 nouveaux emplois sur des friches industrielles. Son succès a été salué par tous les acteurs, y compris au niveau national. L’entreprise marseillaise Traxens, devenue l’un des fers de lance du rayonnement international des entreprises numériques dans le secteur portuaire, a été par exemple l’un des premiers bénéficiaires de cette initiative, ainsi que de nombreuses jeunes entreprises issues des laboratoires de recherche de l’Université, notamment en matière de santé et de biotechnologies. Ce fonds a été l’outil partenarial qui a permis le financement du Carburateur, pépinière d’entreprises en plein développement à la Cabucelle.

Le développement de la filière des industries culturelles et créatives sera conforté, à la fois sur le pôle de la Belle-de-Mai, et autour des studios de Martigues, pour lesquelles la qualité de l’infrastructure numérique marseillaise, connectée à très haut débit, et avec une très large bande passante, au monde entier constitue un avantage compétitif majeur au plan international : le bureau municipal du cinéma sera renforcé et élargi au périmètre métropolitain, pour faciliter le développement de tous les métiers liés à l’accueil des tournages de cinéma et de télévision (électriciens, menuisiers, artisans, techniciens etc.), et renforcer les outils et les compétences en termes de traitement numérique des images. La création d’une fosse de tournage immergée pour les films sous-marins sera envisagée (il existe une seule fosse en Méditerranée, vieillissante et très mal desservie par les transports, à Malte). La Banque des territoires, qui a beaucoup investi dans la région Nord dans ce domaine, sera mobilisée.

Une évaluation des zones franches depuis leur création devra être réalisée, pour envisager des ajustements dans leur fonctionnement, et en particulier sur la question de la formation et des qualifications : ce sont dans ces zones franches, en particulier à Marseille, que l’on trouve le plus de personnes sous qualifiées par rapport à l’ensemble du territoire, comme le montre la dernière étude de l’INSEE.

Le chantier de la refonte de la fiscalité devra être engagé, pour une remise à plat complète des outils au service du développement économique, et notamment des plus petites entreprises du commerce et de l’artisanat. Cette fiscalité repensée devra notamment favoriser l’installation des commerces de proximité en pied d’immeubles.

Insérer par l’emploi, en créant 111 régies de quartier Marseille manque d’emplois et, parallèlement, tant de petits travaux ne sont pas réalisés dans les immeubles, les écoles, les parcs et jardins… Autant les gros travaux relèvent des logiques de marchés, publics ou privés, autant d’autres relèvent soit des services municipaux ou métropolitains eux-mêmes, soit peuvent relever d’associations relevant de l’économie sociale et solidaire (ESS), dont l’objectif premier est de contribuer à l’insertion des personnes qui, naturellement, ne trouvent pas leur place en entreprise.

Ces associations loi 1901 adhèrent à la Convention collective nationale des Régies de quartiers du 2 avril 2012, dont l’objet social est le développement économique, social et culturel du quartier. Les régies élaborent leur projet économique, politique et social grâce à la volonté partagée des habitants, des élus, des collectivités, des représentants des bailleurs sociaux et des acteurs socioéconomiques. Ainsi, leur financement est assuré par des crédits publics européens, nationaux, métropolitains, mais aussi par des acteurs parapublics ou privés (bailleurs sociaux, aménageurs …).

Le Printemps Marseillais propose que 2 conseillers d’arrondissement aient pour mission d’animer ces régies de quartiers et d’être le lien entre les besoins spécifiques, au plus près des habitants, et les instances municipale et métropolitaine. Sur chaque quartier, un local sera mis à disposition par la mairie (cf. inventaire patrimoine municipal) en s’appuyant, le cas échéant, sur les bailleurs sociaux

Les missions qui pourraient être confiées à ces régies de quartier :

Recréer un maillage territorial sur toute la ville pour mettre en place une politique inclusive sur les plans économique, social et environnemental, qui sache répondre aux besoins des marseillais en matière culturelle, sportive, de formation …

  • Répondre au plus près aux besoins des habitants, notamment en matière d’habitat sur le plan sanitaire, de l’isolation thermique …(et identifier les habitats indignes)
  • Réaliser des petits travaux d’entretien, de gestion des espaces verts, de végétalisation des quartiers…
  • Participer à des missions d’ordre social ou culturel, contribuer à l’organiser de fêtes de quartier…
  • Assurer la formation (via l’AFPA et autres centres de formation) et le retour pérenne à l’emploi.

B.Révéler le potentiel des habitants de Marseille en leur offrant une égalité des chances dans l’accès aux formations, aux qualifications, et aux métiers

Propositions relevant de la compétence de la Métropole.

La formation professionnelle et l’apprentissage sont des compétences dévolues aux Régions. Mais la Ville et plus encore la Métropole peuvent prendre des initiatives en identifiant des acteurs particulièrement engagés, en les accompagnant, en identifiant du foncier disponible le cas échéant, et en interpellant la Région et les autres cofinanceurs potentiels pour les projets.

Il s’agit pour le Printemps marseillais de travailler à reconstruire une économie productive, en donnant aux jeunes et artisans locaux les qualifications nécessaires pour éviter au maximum l’embauche de travailleurs détachés étrangers (sur les industries navales, mais aussi aéronautiques et numériques). Ceci implique un dialogue permanent
avec le Conseil régional. Les initiatives de l’économie sociale et solidaire doivent être massifiées et beaucoup plus fortement soutenues, notamment par la Métropole (Les beaux mets, Des étoiles et des femmes pour les métiers de bouche, Skola, Impact jeunes, chantiers d’insertion du type La Varappe, Actavista au fort d’Entrecasteaux, sur les métiers de la rénovation des bâtiments historiques, Grande Ecole du Numérique, Coco Velten etc.). Ce sont de très importants réservoirs d’emplois, et ces structures jouent un rôle majeur pour redonner de la confiance aux acteurs les plus éloignés de l’accès à l’emploi. De nombreux micro-projets individuels générateurs de revenus se développent aujourd’hui dans les quartiers, et constituent autant d’innovations du quotidien (ex : peinture, mécanique, etc..), souvent de façon informelle, loin de l’univers trop inaccessible des « start-up ». Les régies de quartier pourraient notamment accompagner ces filières, de même que le développement du compagnonnage, et de bourses aux projets.

Le projet de l’Université régionale des Métiers prévue pour accueillir sur le périmètre d’Euroméditerranée 1000 apprentis (intégrant notamment Les Compagnons du devoir, le Centre de lutte contre l’illettrisme, et plusieurs Centre de Formation des Apprentis), a été abandonnée par le Conseil régional au profit de la cité scolaire internationale. Cette implantation doit impérativement être renégociée avec la Région, l’OPCO (opérateur de compétences) et France Compétences. Près de 20 M€ de crédits de l’État, au titre du Programme des Investissements d’avenir, ont été prévus en faveur de ce projet. Marseille ne doit pas les perdre. De plus il n’y a aujourd’hui que deux lycée professionnels publics à Marseille dédiés aux métiers du bâtiment, filière majeure en termes de recrutements. La ville doit engager rapidement avec la Région une négociation pour la construction ou la reconversion de deux autres établissements dans ce secteur. L’année dernière ces deux lycées ont présentés 85 élèves au bac pro. Il faut doubler cet objectif. Le soutien à l’apprentissage sur la filière du bâtiment est un enjeu très important. La Ville et la Métropole peuvent conforter l’offre et l’attractivité sur ces métiers par une aide à la reconstruction du CFA du bâtiment, CFA des Compagnons du devoir, pour former les jeunes de toute la métropole aux nouvelles exigences environnementales dans le BTP.

Sur le sujet spécifique du bâtiment, la construction de l’’Institut Méditerranéen des Villes et Territoires, cofinancé par la Ville, le Département, la Métropole, la Région l’État, et dont l’ouverture est prévue en 2022, dans le quartier de la porte d’Aix qui regroupera l’Ecole d’architecture de Marseille, l’Ecole du paysage de Versailles, et l’Institut d’aménagement et d’urbanisme régional d’Aix, doit être l’occasion d’une collaboration plus poussée entre les filières infra- et post-bac sur ces sujets relatifs au bâtiment et à l’aménagement. Au service de l’industrie et de l’artisanat, un pôle national de formation aux métiers de la soudure de haute technologie doit être créé avec la Région et l’UIMM. Il n’existe nulle part en France, malgré les besoins considérables (pour les métiers de la marine, de l’industrie autour de l’Etang de Berre et Fos, et de l’aéronautique notamment,avec le pôle Henri-Fabre). Il sera adossé au CFAI d’Istres, déjà porteur de formations pour l’UIMM, à l’AFPA, à l’Institut de soudure de Port- de-Bouc, et à l’IMPP à Marseille Pointe Rouge, spécialisé dans la soudure sous-marine).

La filière des métiers de la mer fera l’objet d’une attention plus particulière, et plus encore les métiers liés aux activités sous- marines, de l’industrie, à la recherche, et jusqu’au tourisme. Marseille est déjà une capitale internationale de ce secteur en très fort développement, et au potentiel très important de création d’emplois et de rayonnement mondial. Les Marseillais doivent en être fiers, et les jeunes doivent pouvoir envisager de se former à ces métiers. Un centre de conservation dédié à l’archéologie sous-marine sera implanté à l’Estaque, qui héberge déjà un centre national reconnu dans le monde entier, et des entreprises de très haute technologie de ce secteur stratégique pour la France. Son financement sera assuré en grande partie par des crédits nationaux, à hauteur de 10 M€.

Créer une Cité de la Transition Écologique :

Nous proposons de créer une école qui proposera des formations professionnelles aux métiers de la transition écologique. Cette Cité donnera aux Marseillais·es de tous âges la capacité de travailler au sein d’un écosystème complet qui contribuera à combler un manque de main d’œuvre pour 60 000 emplois qualifiés. La cité formera par exemple aux métiers de la rénovation énergétique (étanchéité et isolation) : artisans certifiés RGE (reconnu garant de l’environnement), techniciens-conseillers en rénovation énergétique, etc. La Cité sera un carrefour permettant des échanges permanents entre étudiant·es et professionnel·les de l’agriculture, de l’architecture, des transports et de tous les secteurs de pointe à Marseille. La Cité sera le lieu de concertation et de collaboration avec tous les acteurs professionnels et politiques pour piloter les grands objectifs de notre programme en termes de transition écologique : développer les filières professionnelles au lycée, soutenir l’apprentissage, former aux métiers de la soudure et de la haute technologie, développer les métiers de la mer, etc.

C.Orienter massivement l’appareil productif au service de la réhabilitation et de la construction de logements à faible empreinte environnementale

Un moratoire immédiat sur la privatisation du foncier communal sera annoncé dès les premières semaines du mandat.
Tous les locaux municipaux et publics inoccupés seront recensés et, ainsi que le demande la Chambre régionale des comptes, un véritable inventaire du patrimoine bâti municipal sera lancé. Une cartographie claire en sera rendue publique.

Afin de mieux répartir les logements sociaux dans Marseille, le seuil de 25% de logements sociaux sera mis en œuvre par arrondissements et non à l’échelle de toute la ville comme la majorité actuelle l’a toujours fait refusant de donner suite à la demande constante de l’Etat. Le seuil de construction de logements sociaux sera abaissé de 120 à 20 logements.

Le permis de louer constitue une arme efficace contre les marchands de sommeil. La métropole l’a mis en œuvre de façon expérimentale sur quelques pâtés de maison à Noailles, mais cela reste anecdotique. Ce dispositif doit être étendu dés à présent dans tout le grand centre-ville, et dans une seconde étape à tout Marseille.

La crise des délogés a concerné 4000 personnes, et on parle potentiellement de 6000 délogés supplémentaires à venir. La ville et l’Etat doivent absolument dégager un nombre conséquent de logements provisoires ; la voie la plus facile est la réquisition de logements vides (ordonnance de 1945), avec plus de 30 000 logements vacants à Marseille.

La réhabilitation des logements insalubres sera déclarée « grande cause municipale ». Une structure (SEM ou SPL) sera créée, dont le seul objet serait la réhabilitation des logements insalubres (de type habitat Marseille Provence, mais avec une redéfinition de ses missions), avec des moyens dédiés conséquents et associant les principaux bailleurs, les institutions, mais aussi les architectes locaux, et bien évidemment les habitants. Cette SEM devra être sous la responsabilité d’un véritable service public du logement (à créer sous maîtrise conjointe Etat et Métropole), dont la mission première sera de faire appliquer le droit au logement. De nombreux dispositifs existants peuvent également être mobilisés : maitrise d’oeuvre urbaine et sociale (MOUS insalubrité, MOUS relogement, etc…).

Afin de résorber les co-propriétés dégradées, l’ANRU dispose aujourd’hui d’un budget de 1,2 milliard d’euros, gérés par l’État, sans que l’on sache précisément comment sont ventilés ces crédits. Il faut aujourd’hui inverser les priorités qui vont essentiellement à la destruction de barres d‘immeubles, souvent non justifiées. Et on attend toujours un programme et un débat urbain avec les architectes, sur le petit collectif et le logement intermédiaire. Le relogement des habitants de ces cités, qui pour la plupart souhaitent rester sur place, ne se passe pas bien (présence d’amiante dans les nouveaux logements, etc…). Toutes ces politiques devront être entièrement repensées.

Concernant le logement d’urgence des SDF, des Roms, des réfugiés, il faudra porter à 1000 le nombre de places d’hébergement d’urgence, contre 300 aujourd’hui, et augmenter les dispositifs d’hôtels sociaux plus souples que les hébergements d’urgence collectifs, qui rebutent souvent ceux auxquels ils s’adressent au point qu’ils préfèrent dormir dehors, et enfin conforter prioritairement les CHRS et l’accompagnement social qu’ils assurent.

Une vaste politique intégrée de mise aux normes environnementale des logements devra être planifiée, en associant les habitants et la Fédération du BTP 13, qui accompagne et forme les PME sur les nouvelles normes de construction.
Un atelier citoyen d’urbanisme sera créé. Cet atelier, qui aura plusieurs antennes dans Marseille, sera chargé d’informer, d’expliquer, d’impliquer les citoyens dans la co-construction des projets urbains. Il mobilisera l’Institut Méditerranéen des Villes et Territoires.

Une réflexion participative sera lancée sur les bâtiments « communs » (entre le public et le privé), qui permettraient, comme à Naples, une réappropriation du patrimoine par les marseillais, sur le modèle des coopératives d’habitation. Toutes les formes d’urbanisme transitoire et d’occupation transitoire des bâtiments publics, seront recherchées, sur le modèle de Coco Velten (ilôt Bernard Dubois à proximité de Saint-Charles) et de Yes We Camp (parc Foresta à Grand Littoral).

La Caisse des Dépôts et la Banque des Territoires seront mobilisées au plan national comme opérateurs publics capables d’une intervention massive.

D.Faire de Marseille une ville-port exemplaire

Propositions relevant de la compétence de la Métropole.

Le grand port maritime de Marseille-Fos (GPMM) est l’un des principaux poumons économiques de Marseille, de Fos, mais bien au-delà, avec ses 43 000 emplois directs et indirects, l’impact de son activité est métropolitaine et régionale. Il est l’une des grandes portes d’entrée de la France, mais il est d’abord le fruit de l’histoire millénaire de Marseille avec la mer, et avec le monde. C’est avec le port que le Marseille de demain se construira, et il doit devenir le port de l’excellence écologique et celui de l’excellence sociale, par l’attention portée aux femmes et aux hommes qui y travaillent, sur la mer comme à terre, et par l’attention portée à ses riverains.

Trois grands défis fondent l’approche du printemps marseillais : le défi environnemental, le défi économique, et le défi urbain.

Le défi environnemental :

La dynamique d’ores et déjà amorcée doit être accélérée pour faire de Marseille le premier éco-port de Méditerranée : qualité de l’air d’abord, qualité de l’eau, et bruit, sont les principales questions à traiter. 90 % des marchandises dans le monde sont transportées par la mer. L’enjeu est considérable. De plus, contrairement aux ports du Nord de l’Europe, plus éloignés des grands flux maritimes, qui transitent de la Chine vers les Amériques en passant par Suez et la Méditerranée, Marseille dispose d’un atout considérable en termes de compétitivité – outre la qualité reconnue de sa main d’oeuvre dockers, et les investissements très lourds consentis par le passé pour accueillir les plus grands navires : le territoire, à Fos principalement, dispose des réserves importantes de foncier pour développer son activité, mais il dispose surtout de très importantes capacités de desserte de son hinterland – qui représente un quart de la population française, en particulier du fait de la sous-exploitation du trafic fluvial sur le Rhône. Sans aucun investissement supplémentaire, et en travaillant uniquement sur l’organisation, l’infrastructure actuelle sur le Rhône et la Saône permettrait de quadrupler le trafic de marchandises. Tous les ports du Nord sont quant à eux à saturation complète de leur capacité de desserte de l’hinterland, encore aggravée par le changement climatique, qui impacte déjà fortement le trafic fluvial sur le Rhin. Le ferroviaire constitue la seconde réserve de capacité pour cette desserte. Le report modal a ainsi augmenté depuis quelques années, limitant le nombre de camions sur les routes, à Marseille comme à Fos, par ailleurs encore mal connecté aux autoroutes.

C’est l’enjeu principal des travaux engagés à Mourepiane, et financés dans le cadre du contrat de plan Etat-éRgion. Le projet présenté en 2015, complètement sur-calibré, pour un coût de 60 M€, et imposé sans aucune concertation, était voué à l’échec. Même les entreprises n’en voulaient pas. Le projet, dont l’ambition a été divisée par deux, est en cours de révision. Le Printemps marseillais sera particulièrement attentif aux conditions de préparation de ce projet totalement reconsidéré, et notamment à une association étroite de toutes les parties prenantes, dont les associations de défense de l’environnement et avant tout, les riverains.

Il faudra envisager à terme, en concertation avec les entreprises, l’interdiction du transport des matières chimiques dangereuses, qui ne doivent plus traverser, ni en camion ni même en train, les noyaux villageois. Les trains de bauxite à destination d’Alteo devront être couverts, pour empêcher la dissémination des poussières dans l’atmosphère. Des seuils de bruit pour le travail de nuit dans la Forme 10 seront imposés, pour limiter les nuisances auprès des riverains. Les « points noirs bruit » sur l’autoroute du littoral seront traités en priorité (installation de double vitrage financée par l’Etat).

De plus Mourepiane ne devra être que l’un des accès du port. Aujourd’hui la gare du Canet est utilisée pour toutes les manœuvres, le chargement et la préparation des trains longs. A sa fermeture définitive en 2023, pour laisser place au grand parc urbain des Aygalades, les trafics seront répartis entre Mourepiane et Clésud à Grans, où d’importants investissements ferroviaires sont également engagés. Pour autant, dans le cadre de la reconfiguration des voies littorales, le faisceau ferroviaire d’Arenc devra pouvoir être utilisé par les trains les plus lourds et les plus longs, au départ du port, et non Mourepiane, car la pente est trop importante pour ces trains sur la rampe de Mourepiane. Une bonne articulation devra en outre être respectée avec les trains de passagers, dont la cadence doit doubler parallèlement.

La connexion électrique des navires à quai, engagée depuis 2018 avec la Méridionale sur les navires desservant la Corse, poursuivie en 2019 avec Corsica Linea, nécessite des investissements publics, sur les quais, mais aussi des investissements privés, car les armateurs doivent modifier leurs navires en conséquence. Le GPMM est le seul port de Méditerranée à offrir ces connexions. Il est engagé avec le soutien de la Région dans la négociation avec d’autres armateurs que ceux basés à Marseille, notamment au Maghreb, pour que les ports de la rive Sud soient également équipés, et que les armateurs maghrébins équipent leurs navires. Le terminal du Cap Janet sera équipé, et progressivement d’ici 2025, un grand nombre de quais seront équipés, y compris les terminaux croisière et la Forme 10, source importante de nuisances. 30 M€ seront investis à cette fin.

Parallèlement, le port a prévu de développer la production d’électricité renouvelable. Le printemps marseillais sera particulièrement vigilant au respect des engagements pris dans ce domaine, compte tenu des puissances nécessaires pour alimenter les navires de croisières (8 à 10 MW, beaucoup plus que les navires de la Méridionale).

La Ville exigera de l’État que soient renforcés tous les contrôles, sur l’eau, l’air et le bruit, et d’en publier régulièrement les résultats (cf infra, lancement d’une évaluation d’impact sanitaire et d’un plan Santé-Environnement avec l’ARS).

Les mesures d’urgence déjà adoptées courant 2019 en cas de dépassement avéré des seuils (réduction de la vitesse des navires) seront renforcées, et la mise en œuvre des règlementations nationale et internationale sera accélérée : OMI 2020, zone SECA.

Le GPMM vient de lancer un programme d’avitaillement des navires au GNL par barges au large, bien moins polluant en termes d’émissions que le fioul. La CMA-CGM a commandé ses premiers porte-containers, et le premier paquebot de croisière au GNL a fait escale récemment à Marseille. En se positionnant avant tous les autres ports de Méditerranée occidentale sur ce secteur, le GPMM gagne en compétitivité, mais ce sont aussi les habitants de Marseille qui y gagnent fortement en qualité de vie.

Plus généralement, l’innovation dans tous ces domaines sera systématiquement encouragée (scrubbers en circuit fermé, filtres à particules, éco-calculateurs, etc..). Le « smart port » a déjà amorcé cette dynamique, à travers des « challenges d’innovation » lancés depuis l’an dernier, associant les pouvoirs publics et de grands groupes privés. De même, le « smart port » prévoit une association étroite de nombreux laboratoires de recherche. Cette dynamique devra être confortée et pérennisée.

Dans le cadre des travaux de la charte Ville-port, et afin de réduire l’impact du trafic des poids lourds dans les quartiers, un système multimodal adapté à un port en ville, intégrant l’enjeu de la logistique urbaine, devra être conçu et partagé avec toutes les parties prenantes, dont les riverains. Les navettes maritimes devront être renforcées. La faisabilité de leur circulation à l’intérieur de la digue du Large, notamment en hiver, devra être examinée précisément. Dans la mesure du possible, elles remplaceront les bus dédiés aux croisiéristes. Toutes les gares maritimes devront améliorer fortement leur connexion avec le réseau de transports en commun géré par la Métropole.

Enfin un plan poids lourds métropolitain sera mis en place avec les entreprises du secteur et les habitants des principales zones portuaires, dans un premier temps.

Le défi économique :

La vocation industrielle et portuaire des bassins Est du GPMM ne saurait être remise en cause. Son impact doit cependant devenir moins contraignant et plus respectueux de tous.

Le développement des trafics de marchandises devra être pensé dans une approche intégrée, à l’échelle de toute la façade méditerranéenne et de l’axe Rhône-Saône, pour limiter une concurrence stérile entre les ports français, et développer le fret fluvial. La politique méditerranéenne de coopération portuaire, dont le GPMM est déjà l’un des principaux initiateurs, devra être renforcée.
Une étude d’évaluation du potentiel de trafic des bassins Est et de leur complémentarité avec les bassins Ouest doit être lancée, et cofinancée par les partenaires de la charte Ville-Port.

La Région et la Métropole doivent soutenir beaucoup plus activement le secteur de la réparation navale, en mobilisant l’appareil de formation, les réseaux de sous-traitants, et plus largement en déployant une politique métropolitaine de filière. La mobilisation des clauses d’insertion dans les marchés, la constitution de groupements d’employeurs, permettront de créer beaucoup plus d’activité pour les artisans et les jeunes de toute la façade portuaire.

Les trafics passagers doivent être développés, particulièrement avec la Corse, ainsi que de nouvelles liaisons maritimes internationales.

S’agissant des croisières, le modèle du tourisme de masse promu jusqu’à présent a clairement atteint ses limites. Le développement à 2 chiffres incontrôlé et inconsidéré doit être stoppé immédiatement. 2 millions de croisiéristes à Marseille, en l’état actuel, c’est trop.
En revanche, d’importantes évolutions du secteur de la croisière peuvent être encouragées, dans un dialogue entre le port, la ville, et les armateurs. Par exemple, en lien avec la chambre d’agriculture, une offre d’avitaillement des navires en tête de ligne par les agriculteurs et fournisseurs locaux pourrait être développée, dans la logique des circuits courts. L’accueil de compagnies de croisière proposant des bateaux plus petits, qui pourront s’amarrer à proximité de la Joliette, et une offre beaucoup plus qualitative, sera promu.
Un pôle Economie de la mer sera proposé à Saumaty, intégrant une école des métiers de la mer, en lien avec la filière des métiers de la mer au lycée professionnel de l’Estaque.
La filière de réparation des yachts de luxe, qui mobilise de nombreux métiers très spécialisés (ébénisterie etc.), et y compris du commerce (fleuristes etc.), sera développée dans une logique conjointe sur Marseille et les chantiers navals de La Ciotat, pour éviter toute concurrence et générer un effet de cluster offrant les meilleures technologies permettant la transition écologique et énergétique de cette filière à très forte valeur ajoutée.
Sur Fos, la filière hydrogène devra fortement se développer, dans ses applications maritimes et ferroviaires, et plus généralement toute la transition de l’économie de rente des hydrocarbures, vouée à disparaître à l’échéance du siècle, vers une économie centrée sur les énergies renouvelables.

Le défi urbain :

Le port n’est pas seulement une vitrine immobilière et commerciale : on ne saurait penser l’interface entre la ville et le port comme un un espace purement dédié à la croisière, à la grande plaisance ou aux JO 2024. Cette interface doit redevenir un lieu de mixité, un lieu populaire, et un lieu dont les marseillaises et les marseillais puissent être fiers.
Depuis la signature de la charte ville-port en 2013, beaucoup de chemin a été parcouru. Les relations de la Ville avec le GPMM sont en voie de normalisation. Cette charte doit néanmoins être réactualisée pour intégrer les enjeux de la nouvelle décennie, les orientations du nouveau projet stratégique 2020-2024 du GPMM, et les priorités de la future majorité.
Le dialogue entre la ville et le port deviendra la norme : le processus lancé fin 2019 avec succès sera pérennisé sur les bassins Est, à l’instar de la concertation continue sur les bassins Ouest, lancée en 2011.
Un grand plan Santé-Environnement sera lancé avant l’été 2020 avec l’appui de l’Agence régionale de Santé, et une étude d’impact environnemental sera engagée. Les travaux partenariaux pour la réouverture au moins partielle de la digue du Large seront relancés, et sa desserte par un « ferry-boat » électrique sera étudiée. Une étude sera commanditée sur l’aménagement des lisières du port et tous les délaissés qu’elle comporte aujourd’hui, sur toute la façade littorale, de l’Estaque à la Joliette.
Au terme du mandat, une Maison du Port devra avoir été créée. Ses missions seront centrées sur l’information, l’emploi, la formation, et la diminution des nuisances.
Une réflexion sera lancée avec le GPMM pour envisager de déplacer son siège, vieillissant et inadapté à un port de cette envergure, dans la deuxième ville de France, afin d’ouvrir la la perspective de la place de la Joliette sur la mer.
La carte des implantations des différentes activités sur le port devra être systématiquement revue avec le GPMM, pour envisager de rapprocher au maximum les croisières à proximité du centre-ville, avec des connexions électriques à quai, et pour réintégrer sur le port les activités de traitement des containers en dehors des noyaux villageois des quartiers Nord.

E.Numérique : faire de Marseille la capitale méditerranéenne des techs à impact positif

Propositions relevant de la compétence de la Métropole.

Dans ce domaine comme dans les précédents, deux enjeux majeurs forment la colonne vertébrale de notre vision politique : la transition écologique et énergétique, et la résorption de la fracture numérique. La formidable énergie créative des marseillais, et parmi eux, de la jeunesse, ne pourra être libérée qu’à la condition de résorber cette fracture. Et cela passe, avant la question des infrastructures numériques ou du soutien aux jeunes pousses de l’économie digitale, par le respect donné – car les institutions de la République le leur doivent – à chaque écolière et à chaque écolier de la ville, qui ne doivent plus voir les plafonds s’effondrer sur eux, et la pluie couler dans leurs classes, comme l’écrit la Chambre régionale des comptes. Ce sera le premier de tous les chantiers, car il conditionne tous les autres. Donner envie à tous les jeunes d’étudier, puis de travailler, est à ce seul prix – mais il est grand.

Pour autant, sur tout le territoire métropolitain, de très nombreuses entreprises du digital développent des innovations et inventent la ville de demain. Les différents campus universitaires et hospitaliers et la société d’accélération d’AMU, la SATT, The Camp, les vallées technologiques de Rousset et de Gémenos, le centre Charpak à Gardanne, et les pôles de compétitivité SCS, Optitec etc., et le pôle aéronautique de l’Etang de Berre, La Coque et la nouvelle Cité de l’innovation à Euroméditerranée, la Belle-de-Mai, le réseau de la Grande Ecole du Numérique, sont autant de foyers d’intense développement et de créativité.

Si l’innovation technologique est un moteur majeur pour l’économie locale, puisqu’elle représente autant d’emplois que le port, l’innovation sociale est aussi en train de devenir l’une des singularités très fortes, capables de différencier Marseille parmi les métropoles françaises.

Un soutien combiné de la Ville et de la Métropole à ces deux secteurs créera les conditions qui feront de Marseille une grande place des « technologies à impact positif », en matèire de démocratie locale, d’association des citoyens aux grandes décisions publiques, de qualité des services publics, de reddition des comptes, etc.

Dès le démarrage de la campagne, le printemps marseillais a lancé la plateforme participative Decidim, déjà utilisée dans plusieurs grandes métropoles : cet outil a permis de faire remonter des propositions pour alimenter le programme. Il sera maintenu après les élections, et deviendra un outil important de suivi de la mise en œuvre de ces propositions, et d’évaluation par les citoyens de l’efficacité de la municipalité. Un outil pour faire vivre la majorité municipale, en la nourrissant de nouvelles propositions et de critiques constructives.

Les compétences numériques feront l’objet d’un plan de développement, conçu avec les entreprises et établissements de formation :
– par le soutien au développement de la créativité des ingénieurs et développeurs web, multimédia et jeux vidéo, à travers des actions transversales de formation aux différents métiers. Ce soutien sera articulé à l’inventaire des besoins des habitants ainsi qu’à l’état des capacités de réalisation des associations et communautés de développeurs.
– par la création (au sein de la Ville et de la Métropole) de structures légères d’accompagnement co-dirigées par des agents municipaux et des spécialistes sectoriels (experts techniques, universitaires) avec un recours fort aux stages longs (6 mois). L’Ecole Centrale de Marseille ainsi que plusieurs laboratoires de recherche d’AMU sont des ressources de premier rang.
– par le développement d’une véritable GPEC territoriale (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences). Cette gestion prévisionnelle pourrait être prise en charge par une structure légère partagée entre une direction « numérique pour la ville » et des compétences et expertises d’étude et recherche universitaire.

Un inventaire des initiatives citoyennes, associatives, et entrepreneuriales, et des outils disponibles , sera réalisé afin de créer des synergies à coût maîtrisé, en évitant les doublons.

Cette mise en relation à grande échelle entre producteurs et utilisateurs suppose l’ouverture d’un chantier de recensement dans deux directions :
les savoir-faire et capacités d’intervention des producteurs locaux d’applications,
les infrastructures à équiper en capteurs (eau, électricité, voirie, transport, parkings).
On dressera ainsi un référentiel des capacités de conception et de développement d’applications que l’on mettra en regard des possibilités d’équipement d’infrastructures. On en déduira les possibilités de régulation des consommations au sein de la ville. Sans contrevenir au droit des marchés publics, la municipalité œuvrera dans le sens d’une synergie entre objectifs de régulation des consommations et capacités de développement de solutions numériques. L’une des modalités de ce rapprochement entre besoins et offre de solution prendra la forme d’un concours annuel doté de prix à destination des créateurs d’applications favorisant la « ville contributive ».
Le développement de l’outil de Building information modelling (« BIM ») disponible au sein de la Coque, sera appuyé en intégrant progressivement dans les cahiers des charges des appels d’offres de construction de nouveaux bâtiments, d’aménagement et d’urbanisme – et prioritairement sur le périmètre d’Euroméditerranée et de la SPLAIN, des clauses de livraison des propositions utilisant cet outil, qui permet de procurer une vision 3D complètement intégrée, en surface, à l’intérieur des bâtiments, et en souterrain, de l’ensemble des spécifications techniques et des réseaux interconnectés. Cette vision, et toutes les données de masse qu’elle autorise, exploitées par le biais de solutions technologiques dont la plupart reste à inventer, permettra de travailler à une réduction importante de l’empreinte écologique des bâtiments et de la ville.
Sur le déploiement de la 5G, une évaluation d’impact sur la santé environnementale devra être systématiquement mise en œuvre, particulièrement à proximiét de tous les lieux fréquentés par des enfants.

F.Mieux mobiliser le potentiel international de la ville, avec ses habitants

Propositions relevant de la compétence de la Métropole.

L’effort important engagé par Provence Promotion, l’agence de développement économique de le Métropole et du Département, en vue de favoriser l’implantation de centres de décision nationaux et internationaux à Marseille doit être poursuivi. Une cartographie dynamique des investisseurs internationaux pourra être réalisée et publiée, pour créer un effet d’entrainement sur les décideurs internationaux dans leurs choix d’investissement, dans le secteur tertiaire comme dans le secteur industriel.

L’université et tout le tissu métropolitain d’enseignement supérieur pourront être sollicités afin de valoriser les étudiants en langues de grands pays méditerranéens et de pays émergents (Turquie, Maghreb, Afrique, Inde, Chine, Japon, Brésil), en orientant leurs travaux universitaires ou de formation continue sur les filières locales d’excellence (santé, innovation, numérique, maritime, aéronautique, etc.), et créer, via Provence Promotion, des connexions avec les PME-TPE cherchant à exporter pour sortir du « tout-anglais » dans les relations commerciales. Adresser les clients des grands pays émergents directement dans leur langue peut constituer un facteur fort de différenciation et de singularisation dans les relations commerciales.

Les grandes écoles d’ingénieurs (Centrale Marseille, Polytech, ENSAM), les écoles généralistes (IEP), de commerce (KEDGE, EMD, ESSCA, IAE…) : ces structures sont mobilisables dans cet objectif à la fois pour leurs étudiants, mais aussi pour leurs diplômés (et leurs propres réseaux), ainsi que pour leurs enseignants-chercheurs (programmes de recherche) et chercheurs associés.

Ce programme pourra mobiliser une expertise forte permettant le développement de rencontres internationales de haut niveau, donnant une visibilité importante au territoire, et générant une importante activité de services associés (taxis, hôtels, accueil, sécurité etc.).

G.Faire de Marseille la capitale des objectifs du développement durable (ODD)

Propositions relevant de la compétence de la Métropole.

En septembre 2015, à l’ONU, le monde s’est doté d’une nouvelle feuille de route pour le développement. Dix-sept Objectifs de Développement Durable (ODD) ont été définis pour construire le futur des 8,5 milliards d’habitants attendus sur la planète dans quinze ans.

Avec les ODD, l’enjeu est de taille : il s’agit d’offrir à tous les citoyens et toutes les citoyennes de notre planète, aux générations présentes et à venir, les mêmes espoirs et les mêmes opportunités de coexistence pacifique, de travail, de bien-être, d’éducation et de santé.

Le projet vise à affirmer le rôle de Marseille en tant que capitale de la France en Méditerranée, comme ville de référence dans le monde sur la réflexion politique, la recherche et la formation de haut niveau sur les ODD par un soutien à la mise en place d’un Campus international pour la coopération et le développement. Ce campus a été préfiguré depuis 2016 par l’Institut pour la Recherche et le Développement, dont le siège est à Marseille, à travers une « école d’été des ODD ».

La proposition répond à différents enjeux :

Faire de Marseille la plate-forme à vocation méditerranéenne et « Sud » de la France en matière de politique publique en prenant appui sur le monde de la recherche, de l’enseignement supérieur, de l’expertise et de la diffusion des savoirs sur le développement durable.
Favoriser le rayonnement international et l’attractivité de Marseille, par la promotion de la politique française et européenne de coopération initiée par des acteurs de l’aide publique au développement, de la formation, de la recherche et de l’innovation, déjà implantés sur la ville, que la ville accompagnera pour mettre en synergie leurs actions.
Accompagner le monde académique pour dynamiser à Marseille la recherche et l’innovation au service d’un rayonnement international accru, prenant appui sur une politique scientifique et d’innovation, et renforçant les actions de formation et de culture scientifique.

La mise en synergie des acteurs de l’international situés sur le territoire métropolitain, le soutien à l’école d’été des ODD existante (renforcement de sa visibilité), la création de réseaux et de « think tank » sont autant de déclinaisons d’un même projet fédérateur ciblé sur les objectifs du développement durable, et l’une des composantes du projet de Campus international.
Toutes les compétences du territoire seront mobilisées (politiques, institutionnelles, académiques, société civile, monde économique…) qui contribueront à générer de la connaissance, des réseaux et un potentiel de croissance économique et sociale au niveau du territoire.
Certains équipements remarquables de la ville devront être mis à disposition pour accueillir les manifestations.
Le financement des évènements liés à l’accueil des institutions internationales devra être prévu : Organisation mondiale de la santé, Programme des Nations-Unies pour l’Environnement, Organisation des Nations-Unies pour l’Education, Union pour la Méditerranée, Agence universitaire de la francophonie, Banque mondiale, Union africaine, Banque africaine de développement…, ainsi que la pérennisation des écoles d’été de l’IRD et d’AMU, etc.
Le budget annuel, à répartir entre tous les cofinanceurs est estimé à 800 k€ (hors coût des mises à disposition des équipements).

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