Petite enfance
La ville de Marseille accueille chaque année de nombreux nouveaux petits Marseillais: contrairement à d’autres villes, Marseille est une ville jeune. À regarder le budget de la Ville, la jeunesse ne semble pas une priorité et considérer comme une richesse. En effet, la majorité sortante consacre 30 % de moins que Lyon (par habitant) à la petite enfance.
Tous modes de gardes confondus, la ville annonce qu’elle est en mesure d’offrir une place à 46 % des enfants de 0 à 3 ans. C’est inférieur à la moyenne nationale qui est de 52 %, alors que Marseille est la deuxième ville de France.
Si on ne retient que l’accueil collectif (crèches, haltes-garderies,etc.), c’est bien pire. Seulement 23 % des enfants sont accueillis dans des structures collectives, beaucoup moins que dans la plupart des grandes villes.
Mais cette capacité d’accueil est très inégalement répartie selon les arrondissements :
- les arrondissements 1, 3, 10, 14 et 15 concentrent 40 % des enfants de 0 à 3 ans et 22 % des places
- les arrondissements 2, 4, 12 et 13 concentrent 26 % des enfants et 28 % des places
- les arrondissements 5, 6, 7, 8, 9, 11 et 16 concentrent 34 % des enfants et 50 % des places
Conséquence, la capacité théorique d’accueil en accueil collectif est de 33 % dans les 8e et 9e arrondissements. Elle oscille entre 13 et 14 % dans les 3e, 14e et 15e arrondissements.
La dynamique actuelle d’ouverture de nouveaux établissements est portée par le secteur associatif et le secteur privé, avec le soutien de la Ville et celui de la CAF.
Malgré quelques efforts de rattrapage (130 berceaux prévus dans le 3e arrondissement), le déficit des arrondissements populaires reste considérable. La politique suivie par la Ville de Marseille, qui dépense plus de 9 M€ en subventions au secteur privé et associatif, devrait être fortement infléchie dans ce sens.
La nouvelle majorité imposera à tous les candidats à l’ouverture de nouvelles crèches (ou autres) de s’installer dans les quartiers aujourd’hui insuffisamment équipés.
Le système actuel d’inscription pour les familles “Superminot” ne permet aucune transparence sur les conditions d’attribution des places. Des commissions d’attribution, dans lesquelles siégeront des élus de secteur de la majorité comme de l’opposition, et des représentants des associations familiales seront mis en place. Les services de surveillance et de contrôle des crèches privées et associatives seront renforcés.
La tarification de l’ensemble des crèches sera progressivement modifiée pour s’aligner sur celle des crèches municipales. En effet, le financement de ces modes de garde est complexe et ne représente pas le même investissement financier pour les familles, selon que le quotient familial est pris en compte ou non.
Les modes d’accueil existants manquent de souplesse pour
répondre aux besoins spécifiques de certaines familles : formations
ponctuelles, horaires décalés, travail le week-end, travail de nuit des
familles, gardes ponctuelles…
Nous voulons :
- Faire l’état des lieux de l’offre de garde actuelle sur Marseille et optimiser l’existant. Lutter contre les inégalités territoriales en privilégiant les appels d’offres sur les quartiers défavorisés où l’offre de garde est moins importante.
- Garantir une offre de service public ou associatif face à la progression importante du secteur privé, plus coûteux pour les familles.
- Réunir dans une commission tous les gestionnaires des différents modes de garde (publics et privés) pour travailler sur une offre cohérente à l’échelle de la ville (transparence des critères d’attribution des places pour les parents, réflexion sur les besoins spécifiques des familles, gestion de priorités : mères isolées, enfants en grande précarité, en situation de handicap, “sans papier”…).
- Revoir le financement/ville des établissements (16 € par jour et par enfant présent) et l’harmoniser avec le financement CAF.
- Encourager la formation continue des professionnels et la formation initiale des assistantes maternelles (projet d’entrée dans l’emploi pour les “nounous au noir”).