Notre Programme

Prévention, civisme et sécurité

La question de la sécurité ne se réduit pas au déploiement de la Police et aux caméras de surveillance. Elle est liée aux inégalités sociales et territoriales, au déficit d’éclairage et de transport public, à l’insuffisance en matière de prévention et de traitement des toxicomanies, des violences familiales et conjugales.
Tous les Marseillais ont le droit de vivre en sécurité. Le jour et la nuit, dans les espaces publics et privés, les écoles, les parcs, les transports, du nord au sud de la ville. Parce que nous nous attaquerons avec la plus grande détermination aux inégalités scolaires, territoriales, socioéconomiques, nous lutterons contre l’insécurité plus sûrement, efficacement et durablement que par des politiques sécuritaires qui ne traitent que les conséquences sans résoudre les causes. Parce que nous considérerons que le besoin de sécurité, partout, est légitime, nous y répondrons avec tous les services municipaux, pas seulement la Police, sur des sujets du quotidien : logement, incivilités, écoles, propreté, commerces, stationnement, animation des rues, gestion des travaux de proximité…

En vert, ce qui concerne les mairies de secteur spécifiquement

A.Recentrer la mairie sur ses missions de prévention des risques

Si la répression est d’abord l’affaire de l’État, depuis la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance, le maire détient le pouvoir de police administrative générale sur la commune : il est le garant de la sécurité au quotidien, et au sens large, de ses administrés.

Nous voulons :

  • Redonner au maire son pouvoir de protéger les Marseillais : son rôle premier est la prévention des atteintes à l’ordre public.
  • Traiter avec sérieux les désordres urbains dans leur pluralité, en particulier dans les bâtiments municipaux et les logements, et les écoles publiques qui mettent actuellement nos enfants en danger.
  • Accompagner la vie nocturne, anticiper les risques d’inondation, assurer la sécurité routière.
  • Recentrer les missions de la police municipale sur la prévention et la proximité, en luttant en particulier contre les incivilités dans les transports et le harcèlement de rue.

B.Décider en transparence, avec les Marseillais

Alors que le thème de la sécurité publique à Marseille focalise l’attention médiatique, son traitement par la municipalité est, depuis 25 ans, marqué par l’opacité. La convention entre les Polices nationale et municipale n’a pas fait l’objet d’un débat en conseil municipal et la sécurité n’est pas débattue avec les Marseillais.

Nous voulons :

  • Organiser les Assises annuelles des Sécurités pour Marseille. Chaque année, ces Assises permettront de co-construire, suivre et évaluer la stratégie et les politiques publiques municipales de la sécurité, de la tranquillité publique et du vivre ensemble.
  • Organiser des “Forums de rues” pour que les Marseillais rendent compte des désordres pluriels auxquels ils sont confrontés : logements indignes, discriminations, inégalité d’accès aux équipements et aux services publics, absence d’éclairage, tensions entre groupes sociaux, usages conflictuels des voies de circulation, nuisances sonores, risques sanitaires…*
  • Redonner toute leur place aux collectifs citoyens, aux travailleurs sociaux (éducateurs de rue, médiateurs sociaux, agents d’insertion…), aux acteurs de l’éducation populaire, aux associations de lutte contre les addictions, aux responsables des services de santé, aux associations d’aide aux victimes, aux services hygiène et sécurité de la Ville, aux associations de lutte contre les violences faites aux femmes, aux services techniques de la Ville et de la Métropole (éclairage public…).

C.Repenser la stratégie territoriale de sécurité et de prévention de la délinquance

Le Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance réunit de nombreux partenaires autour du maire, qui doit piloter et coordonner cette politique. Aujourd’hui, il donne la prime à l’approche sécuritaire. Le Printemps Marseillais veut :

  • Revoir ces missions dès l’échéance du CLSPD en 2020 et donner de nouvelles priorités et de nouveaux moyens d’action à la prévention, en associant mieux les acteurs du champ social et éducatif.
  • Accorder des moyens à la médiation sociale, aux dispositifs de prévention en direction des jeunes, à l’accompagnement des victimes, à l’accès au droit et à la justice de proximité.
  • Porter une attention renforcée à la prévention de la récidive, à l’accompagnement des publics en souffrance, par un suivi personnalisé des jeunes et des familles hors champ judiciaire.
  • Ouvrir une Maison de la justice et du droit, annoncée depuis trois ans, et développer ses permanences dans toute la ville pour favoriser l’accès des victimes au dépôt de plainte, la prévention de la délinquance, la résolution amiable des conflits.
  • Exiger une augmentation des moyens actuellement insuffisants consacrés par le Conseil départemental et l’État au suivi des mineurs et majeurs sous main de justice.
  • Placer les 8 CLSPD territorialisés sous la responsabilité des maires de secteur pour assurer un suivi et une réponse de proximité, non seulement aux incivilités mais aussi aux dysfonctionnements du quotidien et aux situations de détresse sociale.*

D.Améliorer la qualité de vie et la sensation de sécurité

La qualité de vie, cela passe par une qualité de nos nuits, par un plan de sécurisation de rues et d’espaces publics prioritaires dans toute la ville et par une lutte sans merci contre les violences familiales et conjugales, les agressions sexistes, racistes, homophobes et transphobes.

Nous voulons :

  • Reprendre en main la vie nocturne en créant un conseil de la Nuit, présidé par un Maire de la Nuit (cf “faire vivre nos nuits”, et la création d’un conseil de la nuit), afin qu’il mette en dialogue habitants, associations, étudiants, professionnels de la nuit et du tourisme, police, acteurs de prévention… afin de développer et réguler la vie nocturne, vecteur de vitalité culturelle et d’attractivité touristique.
  • Accorder des moyens à la médiation sociale, aux dispositifs de prévention en direction des jeunes, à l’accompagnement des victimes, à l’accès au droit et à la justice de proximité.
  • Corriger très rapidement les points noirs de sécurité de l’espace public : défauts d’éclairage, arrêts de bus dangereux, quartiers sans cheminement piétons sécurisés, mise en danger des personnes à mobilité réduite…
  • Lutter contre les violences familiales et les violences faites aux femmes en déployant des dispositifs d’écoute et de recueil des plaintes, en soutenant l’action des associations déjà mobilisées (SOS femmes 13, Femmes solidaires…), en créant des postes de médiateurs dédiés aux violences familiales et en adaptant la formation et le recrutement des agents de la Police municipale à la prise en compte de la parole des femmes sur les questions des violences familiales, du harcèlement et des agressions sexuelles.

E.Refaire de la Police municipale une police de proximité et du quotidien

Le rôle premier d’un policier municipal est d’être le policier du quotidien, qui veille parmi les habitants au respect des règles du quotidien dans les rues. Un rôle complémentaire de la Police nationale. À Marseille, la Police municipale se substitue à la Police nationale, ce qui revient à faire payer par les Marseillais des moyens et effectifs mis au service de l’État, plutôt que d’exiger de l’État des moyens et des effectifs supplémentaires de policiers nationaux.

Nous voulons :

  • Lutter contre les incivilités : ne pas se garer n’importe comment, ne pas rouler dangereusement, ne pas importuner ses voisins ou les passants par un comportement bruyant, ne pas jeter ses ordures n’importe où (dépôts sauvages, jets de détritus, déjections canines…).
  • Redonner des moyens à l’îlotage et à la présence quotidienne de proximité : la lutte contre le stationnement illégal absorbe les agents de surveillance de la voie publique, près d’un tiers des effectifs est mobilisé sur la brigade de nuit, la vidéosurveillance et la vidéoverbalisation.
  • Redéployer les effectifs dans toute la ville : il n’y a qu’une cinquantaine d’agents au même moment dans les rues de la ville en journée, et ce à l’échelle d’une ville de 150 km2 urbanisés où des quartiers entiers sont délaissés.
  • Interroger la viabilité de la course aux armements conduite par la municipalité : armes de poing, tasers, lanceurs de balles de défense… ne sont pas adaptées aux missions de prévention, mais à celles de la répression, c’est-à-dire à la Police nationale.
  • Augmenter l’effectif des policiers municipaux : nous avons besoin de plus de policiers municipaux. À Lyon, le ratio de policiers municipaux au km2 (urbanisé) est de 7, à Nice c’est 5,5, Bordeaux 3,8, Montpellier 3,2… Marseille 2,9. 70 postes seront créés chaque année, soit 420 durant le mandat, portant les effectifs totaux à 870 agents au terme de la mandature, avec la volonté de rééquilibrer les moyens en faveur des quartiers prioritaires sous-équipés en services publics de sécurité et/ ou de prévention.
  • Redonner des moyens à l’îlotage et à la présence quotidienne de proximité : la lutte contre le stationnement illégal absorbe les agents de surveillance de la voie publique, près d’un tiers des effectifs est mobilisé sur la brigade de nuit, la vidéosurveillance et la vidéoverbalisation.
  • Porter l’effectif permanent de nuit à 80 fonctionnaires répartis en patrouilles sur l’ensemble des secteurs.
  • Mettre en œuvre un moratoire sur les dispositifs de vidéosurveillance. Quatre études nationales successives ont démontré leur inefficacité, et ils sont très coûteux (installation, fonctionnement, personnel mobilisé).
  • Déployer progressivement une unité de police des transports, en partenariat avec la RTM et la Préfecture de police.*

F.Renforcer la dotation de l’État pour nos marins pompiers et la Police nationale

Placé sous l’autorité directe du maire, le Bataillon des marinspompiers de Marseille est financé au deux tiers par la Ville, qui assume l’essentiel des dépenses de personnel et d’équipement. L’État contribue au financement du tiers restant, selon un taux de participation qui se trouve être inférieur à celui d’une unité militaire équivalente : la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris. La différence est de 20 millions d’euros. Or les pompiers parisiens et marseillais remplissent les mêmes missions. De même, les agents de la Police nationale affectés à Marseille sont en nombre notoirement insuffisant.

Nous voulons :

  • Interpeller l’État dès les premières semaines du mandat pour qu’il mettre fin à cette situation inéquitable.
  • Exiger de l’État l’affectation des policiers nationaux nécessaires pour exercer les missions qui sont les leurs, dans tous les quartiers et 24h sur 24.
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