1. La vitalité de l’économie locale dépend directement de la qualité des services publics.
Une ville qui fonctionne bien, ce sont des entreprises qui fonctionnent bien. Nous bâtirons une
ville où de bonnes infrastructures (mobilité, logement, cadre de vie…) favorisent le bon
développement des entreprises. Une ville où il est possible à chacun de trouver à se loger
dignement dans tous les quartiers, de trouver une place en crèche, de se soigner facilement, de
faire du sport, de profiter d’équipements culturels. Une ville dans laquelle la collecte des déchets
est assurée correctement, les quartiers bien desservis entre eux, la tranquillité publique garantie
partout et pour tous et toutes. Pour créer des emplois et fonctionner dans les meilleures
conditions matérielles, les entreprises ont besoin d’infrastructures et de services publics
modernisés et inclusifs.
2. Une ville plus égalitaire est une ville plus attractive.
Le chômage, la pauvreté chronique et les inégalités minent le potentiel de Marseille et l’empêchent de devenir la métropole dynamique à laquelle nous aspirons tous. Logements indignes, écoles insalubres, un quart de la population sous le seuil de pauvreté, un niveau de qualification le plus bas de France et celui de sortie du système scolaire le plus élevé, un chômage d’exclusion supérieur à la moyenne régionale et nationale… Pas d’attractivité durable sans prendre à bras le corps ces défis sociaux considérables. Nous faisons de la réduction des inégalités structurelles une priorité majeure de notre action, comme la ville de Medellin (Colombie) a su le faire à travers une politique volontariste de son Maire. En imposant le permis de louer, car le logement est la condition première de la dignité, en mettant en place un plan de soutien aux acteurs de l’économie sociale et solidaire, en veillant partout, et d’abord à travers la commande publique (via les clauses sociales des marchés) et toutes les politiques publiques, à l’égalité entre les femmes et les hommes, en luttant contre toutes les formes de discrimination, en repensant la question de la sécurité pour tous et toutes etc., tout le programme du Printemps marseillais est orienté vers cet objectif premier.
3. Des gisements d’emplois importants sont à concrétiser dans la transition écologique et solidaire.
Nous créerons les conditions pour concrétiser des milliers d’emplois dans les énergies renouvelables, sans oublier l’hydrogène, l’agriculture locale, le recyclage, les mobilités douces, les métiers du soin et du lien social. Le modèle d’Amsterdam pourrait être une source d’inspiration dans ce domaine.
En allant chercher les crédits auprès de l’État, de l’Europe et des partenaires locaux publics et privés, nous appuierons les TPE/ PME, les commerçants et les artisans pour faciliter leur accès au dispositif de garanties bancaires.
Par ailleurs, à l’échelle de la Métropole, nous proposerons un vaste plan d’investissement d’avenir ciblé sur ces secteurs, appuyé sur les crédits et garanties bancaires de l’État, de la Caisse des dépôts et de la Banque centrale européenne, dont la mise en œuvre sera confiée à une Société de la Grande Métropole Provence, sur le modèle de la société du Grand Paris, qui a su investir 40 milliards pour le territoire. Les besoins de la Métropole sont estimés à 10 milliards.
4. La commande publique doit être mise au service du territoire.
La collectivité est un acteur politique, citoyen et aussi économique. Nous orienterons résolument la commande publique vers les petites et moyennes entreprises locales, notamment dans le cadre d’un grand plan de rénovation des écoles, adossé à un plan de rénovation thermique des bâtiments publics, représentent plus de 200 M€ par an injectés dans l’économie locale. Les clauses environnementales et sociales des marchés publics et l’allotissement des marchés publics, permettront d’associer les PME, les artisans et les entreprises sociales et solidaires à cet investissement d’ampleur.
5. La crise a révélé notre vulnérabilité dans la mondialisation : il est urgent de rebâtir des projets industriels et agricoles ambitieux à l’échelle du territoire.
Notre dépendance vis-à-vis des marchés internationaux sera réduite, notamment sur le plan énergétique et alimentaire. À la mairie de Marseille, le savon doit venir de Marseille, et dans les cantines, le riz doit venir de Camargue ! Nous relocaliserons et développerons ainsi la filière agro-alimentaire à travers notamment une alimentation locale et de qualité dans les cantines des écoliers marseillais. La crise du Covid-19 nous impose de penser un modèle de développement résilient, souverain, mieux équilibré entre économie productive et économie résidentielle. Un Conseil de la Production Locale en aura la charge. La relocalisation de la production doit aussi s’accompagner d’une relocalisation des centres de décision de nos entreprises, que nous inciterons et accompagnerons à travers un plan dédié, à l’instar du plan que vient de voter la région Occitanie (45 millions d’euros).
6. Le développement du territoire doit d’abord venir du travail de ceux qui y vivent, entreprennent et expérimentent.
Il faut en finir avec un marketing territorial de façade qui ne crée pas de richesses pour les Marseillais et s’avère déconnecté de leurs besoins réels. Nous prendrons soin de toutes les entreprises ancrées sur le territoire – du « Top 20 » aux auto-entrepreneurs en passant par l’économie sociale et solidaire – en portant une attention particulière aux plus petites TPE, trop souvent délaissées par le passé et frappées le plus durement par les conséquences de l’épidémie – alors qu’elles constituent l’essentiel du tissu économique local. Nous les aiderons à développer leur rôle d’employeur, leur accès aux marchés publics, leur recrutement et leur capacité d’innovation. Nous assurerons enfin à toutes les entreprises des règles justes, transparentes et stables. Nous voulons créer un nouveau climat économique, favorable d’abord aux forces vives locales.
7. Les compétences sont le moteur de l’économie moderne. Investissons massivement sur elles.
Marseille est clairement sous-qualifiée par rapport aux autres métropoles comparables. Nous permettrons à tous les Marseillais, notamment les plus jeunes, de se former aux métiers d’avenir et les accompagnerons durablement dans leurs parcours de réussite.
Une majorité de nos jeunes sont hélas prêts à quitter la ville s’ils en ont la possibilité, la principale motivation étant l’impossibilité de trouver un emploi. Et la crise sociale à venir qui frappe très directement les jeunes, ne va faire qu’aggraver la situation. Il s’agit d’investir massivement sur les jeunes Marseillais, de révéler et faire grandir leurs talents.
Nous relancerons le projet de l’Université régionale des Métiers pour former 1000 apprentis par an. L’État a réservé 20M d’€ dans le cadre des Investissements d’Avenir pour ce projet, le plus grand projet d’investissement au bénéfice des apprentis en France. Marseille ne doit pas les perdre.
8. Les problèmes économiques de Marseille appellent des solutions nouvelles, d’une nouvelle génération d’innovateurs.
Nous soutiendrons fortement et durablement tous les créateurs, tous les innovateurs – scientifiques, artistiques, technologiques, sociaux – qui inventent des réponses efficaces aux problèmes anciens de Marseille. Nous relancerons le Fonds pour l’Innovation Marseille-Provence d’au moins 20 millions d’euros, et étendrons ce fonds partenarial à toute la Métropole en ciblant ses thématiques sur les enjeux d’innovation sociale, sanitaire, culturelle et de transition écologique. Associant financements publics et privés, ce fonds délivrera des prêts bonifiés et des avances remboursables aux entreprises innovantes. Nous voulons créer un climat plus favorable aux innovations utiles, celles qui répondent aux besoins humains fondamentaux plutôt qu’aux désirs artificiels générés par le consumérisme.
9. Marseille doit retrouver son rang de capitale maritime.
Le Grand port maritime de Marseille est un acteur majeur du développement économique métropolitain, grâce à la mobilisation exceptionnelle de ses équipes, des dockers, des nombreux sous-traitants et des entreprises qui exploitent cet outil. Nous l’accompagnerons sur les enjeux collectifs qu’il porte en matière d‘économie circulaire, d‘énergie décarbonée et d’innovations logistiques et industrielles : sur tous ces enjeux, il faut que le Port éclaire la Ville ! Nous veillerons à améliorer de manière significative ses impacts sanitaires et environnementaux (réduction des nuisances air-bruit-eau) et l’intégration des attentes légitimes des riverains. Le secteur de la croisière s’est développé sans aucune régulation, et il faut aujourd’hui évoluer d’un tourisme de masse vers une approche plus qualitative et respectueuse de l’environnement. Le Dialogue Ville Port doit se poursuivre et la Charte Métropole – Port doit être votée.
10. L’économie est un bien commun qui appelle une concertation structurée et durable.
Nous associerons toutes les forces vives du territoire à la construction d’une stratégie économique ambitieuse et partagée. La Conférence Territoriale Permanente de L’Économie et de l’emploi sera le cadre pour co-construire, ensemble, et dès les premiers mois, un plan d’action de mandature révisé annuellement.
Cette Conférence permettra d’établir un dialogue stable et fructueux entre les pouvoirs publics et les acteurs économiques de la Métropole. Autour d’une ambition à horizon 2040. Autour des écosystèmes productifs métropolitains d’innovation et de croissance (Henry Fabre, French Tech, Marseille Immunopole, ENR Cadarache, PIICTO…). Autour des projets structurants à impact positif portés notamment par les grandes entreprises du territoire. Autour des filières prioritaires, aussi bien filières d’excellence (souvent très qualifiées) que celles intenses en main d’œuvre (souvent moins qualifiées). Autour des investissements internationaux à mobiliser pour mieux répondre à nos grands défis.
Nous voulons retrouver une confiance mutuelle sans laquelle aucun grand dessein n’est possible. À stratégie commune, réussites communes !